L’Underground n’est pas un mouvement, L’Underground, c’est du se mettre en mouvement.
L’underground, c’est un tas de noms qui se sont forcés à dégueuler, pisser, chier leur mépris du banal, leur haine du convenu sur les chemins de leur trop ordinaire. Pour mieux endurer leurs souffrances humaines. Pour mieux supporter leur survivre.
Ce faisant, ces tas de salauds ont ouvert des brèches dans l’atmosphère étouffante de notre coutumier. Donnant aux encore réveillé(e)s l’envie de respirer autre chose que l’air vicié de l’instant, chargé d’usages et d’institués. Donnant à certains JE l’initiative de s’éloigner des puants rivages de la quotidienneté journalière.
Des noms ? Que non ! Ce ne serait pas leur rendre hommage que de marcher dans leurs pas. « Être underground », c’est poursuivre dans l’esprit, mais autrement l’aventure débutée. Toujours donc CONTRE le bouffer de la vie essoufflée parce qu’étouffée. Toujours donc POUR le croquer la vie bien vivante à pleines dents jusqu’au dernier respir.
L’Underground*, ça peut donc être (pêle-mêle) … :
– Extirper des veines, et jusqu’à la dernière goutte, le venin du serpent maléfique ;
– Le NON ! à tout ce qui étouffe le vivre des jours heureux et le OUI ! à tout ce qui exalte les prétentions d’intention ;
-Le Contre destructeur et le Pour créateur ;
– Le Contre une existence qui se résume à un minable survivre dans un bocal pour poissons rouges ;
– Le Pour larguer l’Histoire et ses histoires et renaître enfin avec plus de soi-même ;
– Une réaction violente d’allergie à l’ennuyeux, à l’agaçant, à l’emmerdant, à l’assommant ;
– L’art subtil de transgresser le possible pour persister l’impossible ;
– La manifestation viscérale d’un vouloir davantage exister ;
– La flamme éclairante des désirs embrasés ;
– L’expression des forces vives narguées et méprisées ;
– Le refus d’appartenir au troupeau du commun des mortels ;
– Le cri du Moi Enterré, du Moi Profond, du Propre, de l’Unique, du JE ;
– La peinture et l’encre qui giclent des veines des écorché(e)s, des récalcitrant(e)s, des insoumis(e)s, des inadapté(e)s, des errant(e)s, des mélancoliques, des désenchanté(e)s, des… affamé(e)s de vraie liberté;
La vie du dessous où palpite la sublime et inlassable volonté d’être soi-même ;
– Le bredouillant, le bafouillant, le bégayant, le balbutiant qui ruissellent de toute part;
Refuser le renoncement et l’impuissance du dramatique;
La vie d’en dedans en érection qui jaillit en dehors ;
– Esquisser, brouillonner l’inconnu et l’expérimenter ;
– Poétiser l’existence et lui redonner son éclat initial d’avant le(s) dieu(x) ;
– Un cri du dedans à réveiller les derniers vivants du dehors ;
– Tout ce qui est Par-delà le Bien et le Mal ;
– Bien plus encore qu’encore plus…
*A vous de piocher ! A vous de compléter !
Nous sommes les héritiers d’une révolte esthétique et d’une liberté sans compromis. Nous marchons dans les pas de ceux qui, avant nous, ont ouvert des brèches dans le quotidien, brisé des frontières et embrassé l’inconnu sans la moindre hésitation. Nous tenons à exprimer notre profonde gratitude envers tous les artistes et auteurs du mouvement underground – y compris ceux qui ont quitté ce monde – pour avoir nourri notre imaginaire et nous avoir aidés à trouver notre propre voix.
Grâce à leur héritage, nous sommes devenus des artistes passionnés et engagés, animés par l’envie de secouer les consciences et de célébrer une beauté brute et authentique. À travers nos créations, nous poursuivons cette tradition, laissant nos œuvres s’exprimer pour ceux qui n’hésitent pas à se perdre afin de mieux se retrouver.
Nous, Éphéméristes, réclamons l’héritage du « JE(u) »des « maudits »…
Que le libre littéro-poético-artistique exposé ici, avec le cœur béant et le vécu brut, vous provoque et vous incite à libérer votre propre absurdité, à laisser jaillir ce qui est bizarre, contradictoire, criard, dérangeant, déraisonnable, discordant. Que ces œuvres imparfaites, arrachées à nos tripes, vous inspirent à cracher votre rage, à assumer l’exagéré, le fantastique, le farfelu, et à embrasser la folie d’exister sans concessions.
Je vous invite, en mon nom – Moâ, Lemaléduqué, Éphémériste de la première heure – , à faire résonner en vous ce qui est irrationnel, malpropre, provocateur, obscène, odieux. À libérer votre passion, votre saleté, votre rébellion, votre souffrance. À oser le turbulent, l’utopique, le violent, et même ce qui est jugé « répugnant ». Car chercher à rester vivant(e) dans ce monde ordinaire, c’est, après tout, l’acte le plus extra-ordinaire qui soit.